L’île Inventée est une œuvre collective, un récit transmédia qui prend la forme d’une exposition itinérante grand public dans l’esprit des retours d’expéditions archéologiques, d’un laboratoire d’hybridation, de contes sonores présentés en 8 balados et d’une fiction littéraire éditée à part.
Les hypothèses avancées par des scientifiques fictifs dessinent progressivement les contours d’une société imaginaire du XIXe siècle, révélant les moments marquants de son histoire et ses personnages emblématiques. Cette société est restée coupée du monde durant un peu plus d’un siècle. Alors que la biographie des personnages fondateurs de cette société s’enracine dans l’histoire mondiale du XIXe siècle, les protagonistes apportent avec eux sur cette île des phénomènes imaginaires, symboles de problématiques actuelles importantes, et tirent l’histoire de cette société, que l’on peut qualifier d’utopie scientifique, du côté du conte.
À la manière des voyages fantastiques de Jules Verne, ce 3e chapitre des Contes des Estuaires Nantes–Québec mêle réel et imaginaire, problématiques scientifiques et expressions artistiques. En équilibre sur ce pont, il devient possible de rêver un passé que le grand récit de l’Histoire n’aurait pas retenu pour inviter le visiteur à diversifier sa vision du futur, à l’heure où l’effondrement de la diversité culturelle et écologique de notre planète nous apparaît presque inéluctable.
Retours d’expéditions
La première partie de l’exposition est dans l’esprit d’un retour d’expédition archéologique où des chercheurs du XXIe siècle tentent de comprendre et de poursuivre les travaux de l’Île inventée. Il s’agit d’entrecroiser deux récits parallèles, entre fiction et réalité :
- la création de l’utopie de l’Île inventée par Charlotte Sémafore, Alcide Lachance et leurs compagnons.
- la recherche para-archéologique opérée à notre époque par Flavie Ruse et Louis-Émile Grenier.
De nombreux artefacts, interactifs ou non, et documents de toutes sortes (illustrations ou bulles sonores) donnent à voir et à entendre ce qu’était la vie sur l’île.
Herbier des émotions
Delphine Vaute et Maxime Labat
Archéologie sonore
Un laboratoire d’incubation : une installation immersive
Une deuxième partie de l’exposition propose une installation numérique immersive, imaginée par l’artiste nantais Laurent La Torpille.
De l’Île inventée, trois phénomènes que l’on peut qualifier de merveilleux sont ramenés et incubés dans un laboratoire : l’hybridation botanique, l’archéologie sonore et des microalgues qui créent de l’ énergie lorsqu’elles captent des émotions humaines. Chaque élément ramené de l’île, un grain de sable, une feuille ou une goutte d’eau peut contenir des paysages mémoriels, dévoilés par la présence des visiteurs.
Ce laboratoire est exceptionnellement ouvert au public, qui se retrouve immergé :
- dans un univers poreux entre fiction et réalité
- dans un environnement qui convoque tous les sens (artefacts et dispositifs plastiques à observer et à manipuler, mappings vidéo à différentes échelles et nappe sonore auto-générative).